Spadassin

Ils t’appellent mercenaire, bravo ou sicaire, mais ils n’y connaissent rien. Que savent-ils de ton talent, appris des meilleurs, acquis par des heures et des heures d’entraînement, par une discipline de fer. Des années à répéter ces passes d’escrime, à manipuler les poisons les plus violents. Réussir ou mourir, telle est ta devise. Pas facile d’être la crème de la crème, celui qui maîtrise la Botte de Revers et les subtilités de la Main Gauche. Ils t’appellent assassin alors que tu es un artiste. Oui, c’est un art d’expédier proprement son prochain dans un monde meilleur. Mais toi seul sait ô combien tu le maîtrises. C’est sûr, le clerc te fait la gueule, cet hypocrite. Ne parlons pas du preux qui extermine au nom de son dieu, alors que toi tu n’as besoin d’aucune excuse pour le faire. Pourquoi traînes-tu avec ceux-là, ces ignorants, ces amateurs, ces sombres brutes ? Pour te faire oublier ? Pour redorer ta réputation ? Pour arrondir les fins de mois difficiles ? Ou juste pour la beauté de l’art et le frisson du danger ?